Livres conçus par Hundertwasser – Une sélection
Catalogues de l’exposition itinérante internationale « Welt-Wander-Museumsausstellung »
L’Autriche Présente Hundertwasser Aux Continents, 1975
Hundertwasser a conçu la maquette du catalogue de son exposition itinérante, la Welt-Wander-Museumsausstellung, qui a été montrée de 1975 à 1983 dans 27 pays et 43 musées différents sur les 4 continents, atteignant les 4 870 000 visiteurs.
C’est pour ce catalogue que Hundertwasser a utilisé pour la première fois le procédé de l’estompage pour le papier et les reproductions de tableaux, afin qu’aucune page ne ressemble à une autre. Pour chaque pays, le catalogue avait un tableau différent sur sa couverture qui était personnalisée par Hundertwasser : il écrivait à la main le nom du musée et l’année de visite. Les 16 premières pages contenaient des textes écrits par les directeurs de différents musées, des chefs d’états et des historiens de l’art des pays d’accueil. L’édition finale, couvrant l’exposition de 1975 à 1983 en allemand, en anglais et en français, s’élève à 450 000 exemplaires.
Catalogue d’exposition
Hundertwasser peint, 1979
Hundertwasser a conçu ce catalogue à l’occasion de la tournée d’une exposition de ses peintures dans des galeries à New-York, Tokyo, Hambourg, Oslo et Vienne, entre 1979 et 1981. Les tableaux étaient reproduits de façon proportionnelle à leur taille originale. Les pages se contractent comme un éventail dans leur largeur et créent ainsi une image différente sur chaque double page par un jeu de superposition.
Schöne Wege (Les beaux chemins)
Gedanken über Kunst und Leben (Pensées sur l’art et la vie), 1983
3 concepts pour une couverture de livre, 1983
Le concept I a été utilisé pour la couverture du livre édité par Walter Schurian : Hundertwasser – Schöne Wege, Gedanken über Kunst und Leben, qui rassemble des écrits et des manifestes de Hundertwasser. Le livre est paru en 1983 chez la maison d’édition Deutscher Taschenbuch Verlag, à Munich. Une édition plus complète est publiée en 2004 par la maison d’édition Langen Müller Verlag, à Munich.
Encyclopédie Brockhaus, 1989
Hundertwasser a dessiné la maquette destinée à la fabrication de la toile utilisée pour la couverture de l’encyclopédie, ainsi que le réseau de lignes qui parcourt les 24 volumes de l’encyclopédie.
Qu’ils soient couchés, ouverts, dos-à-dos ou empilés, lorsque les volumes sont placés côte à côte, ils forment toujours un tableau. (…) Les matériaux utilisés pour la reliure [devaient] être exclusivement naturels. Après quelques essais, c’est un fil issu d’un mélange spécial de coton et de lin qui s’est avéré optimal pour incarner les idées développées par Hundertwasser en termes de structure et de couleurs. Ses variations naturelles d’épaisseur confèrent un caractère organique à la couverture ; le fil de trame noir s’entremêlant aux fils de chaîne colorés fait chatoyer des nuances de couleur changeantes. (…) Grâce à un flocage spécial en velours, les lignes [figurant sur les reliures, NDLR] ont pu être habillées d’un léger relief. Elles dépassent le cadre des reliures individuelles et s’entrelacent afin de laisser apparaître un tout cohérent, liant l’ensemble. La gravure des feuilles de métal, composées d’un alliage à base d’aluminium, a également fait intervenir un procédé très sophistiqué. Comme il n’existait aucun outil, aucun poinçon ni aucun moule correspondant à la force expressive de la conception graphique de Hundertwasser, ceux-ci ont dû être confectionnés spécialement en laiton coulé. Ensuite seulement, l’incrustation a pu commencer. Au total, la confection d’une seule couverture a fait appel à plus de 50 phases de fabrication..
Parallèlement à l’ébauche des couvertures de l’encyclopédie, Hundertwasser s’est également occupé de la conception des pièces de titre et du découpage en volumes. (…) Pour chaque pièce, dans l’ordre des tomes, une lettre du nom « Brockhaus » se détache du fond pour se placer au premier plan, afin que, vues de loin, ces lettres mises en exergue permettent de reconstituer le nom complet.
Extrait de la brochure : Kunstwerk, Die Hundertwasser-Ausgabe der Brockhaus-Enzyklopädie, o. O., 1989
La Bible, 1995
Il a fallu à Hundertwasser plusieurs années de travail pour créer cette édition de la Bible. Elle est illustrée par 82 images, dont 32 collages, réalisées spécialement pour cette édition. L’artiste est intervenu dans toutes les étapes de la création de l’œuvre, jusque dans le choix du format et du papier. Selon une idée originale de Hundertwasser, les reliures floquées en toile fabriquées d’après sa maquette varient selon les exemplaires. Chaque Bible se démarque ainsi grâce à différentes combinaisons de couleurs utilisées pour tisser la toile de reliure. Les exemplaires se différencient également par la couleur des gravures métalliques. Il n’en existe pas deux pareils. Les reliures sont majoritairement le fruit d’un travail à la main : pour assurer l’unicité de chaque Bible, de grands défis techniques ont dû être surmontés par les relieurs.
Hundertwasser Catalogue Raisonné, 1997-2002
Reliure et conception graphique : Friedensreich Hundertwasser
Texte, Volume I : Wieland Schmied, Munich
Catalogue raisonné, Volume II : Andrea Christa Fürst, Vienne
Hundertwasser est à l’origine de l’agencement du livre, ainsi que de sa présentation graphique et de sa reliure : chaque page est organisée selon la composition prévue par l’artiste et respecte ses choix en termes de taille et d’arrangement des images.
De plus, Hundertwasser a sélectionné cinq dessins parmi sa collection « Doodle » (crayonnés) pour concevoir le coffret et les volumes individuels. Cinq autres « Doodle » dessins de Hundertwasser ont été reproduits en gravures en couleur. Parmi elles, chaque exemplaire du Catalogue Raisonné inclut une gravure originale conçue pour l’édition de 2000.
L’œuvre finale est caractérisée par l’amour des livres qui y transparaît, ainsi que la fidélité avec laquelle elle met en scène les créations de l’artiste, en respectant ses propres souhaits. Hundertwasser a continué à compiler des commentaires sur des travaux choisis parmi son oeuvre jusqu’aux derniers jours précédant son départ de Nouvelle Zélande, en février 2000.
